Froid sur les relations franco-britanniques
LE MONDE | 09.02.09 | 15h13
La lune de miel entre Paris et Londres est terminée. Nicolas Sarkozy y a mis un terme, jeudi 5 février, en critiquant la politique économique de Gordon Brown, qu'il avait pourtant saluée à de nombreuses reprises cet automne. Son "amitié" pour le premier ministre britannique, sa "confiance" et son "estime" ont laissé place à un certain mépris, que le 10 Downing Street n'a que modérément apprécié.
"Franchement, quand on voit la situation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, on n'a pas envie de leur ressembler", a lancé M. Sarkozy. Au Royaume-Uni, la baisse de la TVA de 17,5 % à 15 % au 1er décembre n'a "amené absolument aucun progrès", a-t-il poursuivi. Mais, a-t-il précisé, "si les Anglais ont fait ça, c'est parce qu'ils n'ont plus d'industrie, à la différence de la France. L'Angleterre, il y a vingt-cinq ans, a fait le choix des services et notamment des services financiers".
"L'Elysée nous a contactés pour nous assurer que ces commentaires ne visaient pas à critiquer la politique économique du Royaume-Uni. Ce qui est gentil", a ironisé le service de presse de M. Brown. L'équipe du premier ministre a précisé que, contrairement aux allégations du président de la République, l'industrie britannique n'a rien à envier à sa concurrente hexagonale, comme en atteste le dernier chiffre disponible de la Banque mondiale : en 2006, l'industrie représentait 24 % de l'économie britannique et 21 % de la richesse nationale française.
Pour M. Brown, qui appelle à une coordination des politiques économiques alors qu'une réunion du G20 doit se tenir à Londres en avril, la sortie de M. Sarkozy tombe mal. D'autant qu'elle succède à d'autres. Wouter Bos, le ministre néerlandais des finances, a jugé la semaine dernière qu'une baisse de TVA "n'était pas avisée".
Virginie Malingre
Article paru dans l'édition du 10.02.09
Thursday, February 12, 2009
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